"Aux explorateurs de l’inconnu qui aiment apprendre en faisant un pas en arrière sur le chemin des ancêtres." Pascale Arguedas

Archives de février, 2008

Nuits sauvages

Nous sommes quelques-uns, depuis plusieurs mois désormais, à pratiquer les « nuits en forêt ».

Le principe est simple : de façon régulière (pour l’instant tous les mois), nous partons tout bêtement dormir au coeur d’une forêt, si possible « à la belle étoile ».

Nuit en forêt du 16 au 17 février (Bouverans)

Plusieurs formules ont déjà été expérimentées : en petit ou grand groupe, avec ou sans enfants (de 4 à 15 ans), avec ou sans feu, au hasard ou dans un lieu repéré au préalable, en plaine ou en montagne, proches les uns des autres ou en s’isolant au moment de se coucher, etc.

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Nous ne sommes pas ce que vous croyez !

Nos informateurs nous ont signalé une malveillante rumeur qui circule sur la toile depuis la résurgence de notre Parti Préhistorique (« P.P. » ou « Pépé » pour les intimes). Il aurait, selon elle, quelques accointances secrètes – et transatlantiques – avec le Parti Néorhino canadien.

Nous tenons à nous inscrire fermement en faux contre de telles allégations infondées. (suite…)


Petite balade en milieu presque sauvage

L’agence de voyage du parti est très heureuse de vous proposer aujourd’hui une destination fort usitée par tout touriste en mal de sensations : le Saut du Doubs.

Saut du doubs

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animale maternité

 

Ce matin, Sobelo et moi devisions de concert des pressions sociales exercées sur les mères que nous sommes. On m’a moi-même constamment reproché un rapport trop charnel avec mes enfants, que je rendais « dépendants » à mes caresses, à ma présence, à ma parole etc. Or ma fille de 6 ans est d’une maturité et d’une autonomie stupéfiantes pour son âge. Et ses petits frères sont en bonne voie… Ma tante (elle aussi très « maman »), m’avait dit, alors que je craquais sous les pressions diverses : « Il y a un proverbe gallois qui dit « Porte ton enfant deux ans, il marchera toute sa vie » ».

J’ai quand-même arrêté l’allaitement au bout de 9 mois, fatiguée de me justifier.

maman d’amazonie

Voici l’article proposé par Sobelo :

La maternité… RENDEZ NOUS LE DROIT D’ ETRE PRIMITIVES !!!

Il y a un sujet bien concret sur lequel je voudrais m’exprimer parce qu’il me met très fortement en colère. La maternité et le reniement total de la part primitive et animale qu’elle comporte. (suite…)


Le secret de Petit-Louis

Dans l’excellent Rêveurs et Nageurs (José Corti, 2005), Denis Grozdanovitch raconte – entre autres – l’histoire de Petit-Louis. Comment ne pas s’empresser de s’y référer ici ?

Denis Grozdanovitch

Extrait (que l’auteur nous pardonne les coups de hache dans son texte) :

« (…) Anselme déclara :

– Voilà, c’est l’secret d’Louis !

– Une caverne !

– Ma foi oui ! C’est ça qu’il avait découvert ! Mais attends, t’es pas au bout d’tes surprises, et j’m’en vais t’faire visiter.

(…) Et reprenant la torche, il projeta un pinceau de lumière sur la grande paroi. Aussitôt, comme dans une sorte de dessin animé – plutôt tremblé que réellement mouvant -, très lentement, se mirent à sortir de l’ombre et comme du mur lui-même, des représentations de chevaux, de bisons, de chiens, de sangliers et d’êtres se tenant sur leurs deux pieds : des silhouettes schématisées en formes de bâtons… tout à fait semblables à celles que j’avais vues sur les photos des grottes préhistoriques.

– Petit-Louis avait trouvé une grotte préhistorique !?

– Faut croire, répondit Anselme.

Balayant le reste du mur, Anselme éclaira, un peu plus loin, une emplacement où restaient figurées des barques sur l’eau, des maisons sur pilotis à côté desquelles on distinguait encore plusieurs autres de ces formes humaines schématisées, mais bras et jambes à l’horizontale : visiblement en train de nager…

– Les Palafittes, dis-je pour moi-même.

-Ceux-là, dit Anselme désignant les nageurs, ils m’ont fait rêver !

Puis, se retournant, il éclaira une autre partie de la grotte vers laquelle nous nous avançâmes. Je découvris alors, sur cette nouvelle paroi, d’autres peintures, plus fraîches celles-ci et exécutées dans le style des peintres naïfs d’aujourd’hui. On voyait des champs avec un tracteur, une moissonneuse-batteuse, des pêcheurs au bord d’une rivière, un cycliste longeant le bord du canal, et toutes sortes de scènes de la vie rurale de ces dernières décennies. Le tout sur une énorme surface.

– Ça, c’est l’oeuvre de Louis, dit Anselme, c’est ça qu’i’venait faire ici tous les vendredis !

– Avec le matériel là-bas sur la table ?

– Oui. Et comme tu peux voir, i’y a passé du temps. Des années ! Mais c’est pas tout, maintenant i’faut que j’te montre Louis.

– Louis ? Il est ici ?

– Suis-moi !

(Cliquer ci-dessous pour lire la suite) (suite…)


Un topo pour mémoire

De quoi parle-t-on au juste lorsqu’on évoque la Préhistoire ?

Afin de clarifier les termes, les idées, comme les futurs débats, une petite présentation de la chronologie préhistorique (actuellement admise) semble nécessaire. Tâchons de faire simple et court :

La Préhistoire, tout d’abord, est la période qui s’étend du premier représentant du genre Homo (environ – 3 milions d’années) à l’invention de l’écriture (environ – 3 000 ans).

Après ceux que l’on qualifie de « Pré-humains » (notamment les Australopithèques apparus il y a environ 5 millions d’années), se sont plus ou moins succédés :

Homo habilis (inventeur du premier outil)

Homo erectus (domestiqueur du feu vers – 500 000 ans)

Homo néanderthalensis (à l’origine des premières sépultures, vers – 80 000 ans)

Homo sapiens ou Homme de Cro-Magnon (auteur notamment des peintures de Lascaux, vers – 20 000 ans).

C’est à ce dernier (donc « nous ») qu’on doit aussi l’invention de l’élevage et de l’agriculture, vers – 10 000 ans, qui marque généralement le passage du Paléolithique (âge de la pierre ancienne… ou taillée) au Néolithique (âge de la pierre nouvelle… ou polie). Cette dernière période, enfin, voit notamment apparaître les fameux mégalithes (dolmens et menhirs).

Voilà un schéma qui résume tout ça : frise préhistorique

En attendant des articles qui reprendront sûrement plus en détail chaque période (quand on se sera suffisamment documenté), tout est maintenant ouvert dans les commentaires pour compléter, modifier ou questionner cette base simplifiée de travail. La science (notamment en la matière) étant loin d’être figée et la réalité forcément plus complexe qu’un tel schéma on a déjà là de quoi longuement palabrer.


Préhistorique, certes, mais surtout… postmoderne !

 » (…) Si une définition, provisoire, de la postmodernité devait être donnée, ce pourrait être : « La synergie de phénomènes archaïques et du développement technologique. » (…)  »

(Michel Maffesoli, Notes sur la postmodernité, Le félin, 2003)

Michel Maffesoli


Se regarder au fond des aïeux

L’histoire – on le sait – est une reconstruction souvent idéologique du passé. En parlant de nos ancêtres, c’est avant tout nous, plus ou moins consciemment, qu’on révèle.

Aux époques religieuses, on les imaginait comme des dieux (Titans et autres).

La modernité progressiste les imagine forcément en brutes épaisses, pas très futées.

Comment les verrons-nous demain ?


Le feu

le-feu

«Les Oulhamr fuyaient dans la nuit épouvantable. Fous de souffrance et de fatigue, tout leur semblait vain devant la calamité suprême : le Feu était mort. Ils l’élevaient dans trois cages, depuis l’origine de la horde ; quatre femmes et deux guerriers le nourrissaient nuit et jour.

Dans les temps les plus noirs, il recevait la substance qui le fait vivre ; à l’abri de la pluie, des tempêtes, de l’inondation, il avait franchi les fleuves et les marécages, sans cesser de bleuir au matin et de s’ensanglanter le soir. Sa face puissante éloignait le lion noir et le lion jaune, l’ours des cavernes et l’ours gris, le mammouth, le tigre et le léopard ; ses dents rouges protégeaient l’homme contre le vaste monde. Toute joie habitait près de lui. Il tirait des viandes une odeur savoureuse, durcissait la pointe des épieux, faisait éclater la pierre dure ; les membres lui soutiraient une douceur pleine de force ; il rassurait la horde dans les forêts tremblantes, sur la savane interminable, au fond des cavernes. C’était le Père, le Gardien, le Sauveur, plus farouche cependant, plus terrible que les mammouths, lorsqu’il fuyait de la cage et dévorait les arbres.
Il était mort !»

J.-H. Rosny ainé


Sens dessus dessous

Sous le vernis moderne, donc, l’archaïque en nous.

Mais aussi…

Sous les pavés, la plage.

Sous le voile qui la masque, la vérité.

Sous ses habits d’apparat, le Roi nu.

Sous les jupes filles, l’origine du monde.

Sous le balcon de Juliette, Roméo.

Sous celui de Marie-Christine, Nougaro.

Et quoi encore ?


Pour se mettre en jambes …


Petite histoire du Parti Préhistorique

Les résultats de la datation au carbone 14 sont tombés.

Il semblerait que la première apparition du Parti Préhistorique (que nous appellerons plus commodément « P. P. »… ou « Pépé ») ait eu lieu en juin 1945 et soit l’œuvre de trois potaches : Emile Miramont (« Corne de Roc »), André Larue (« Plésiosure indécis ») et… Georges Brassens (« Œil de mammouth »), alors âgé de 24 ans. Les trois amis avaient la conviction que « le seul retour à la vie primitive doit pouvoir empêcher le monde de tomber dans la décadence ».

brassens-grrr.bmp

Très vite, ils furent rejoints par quatre autres personnes et créèrent un journal, Le Cri des gueux. Le Président du P.P., Emile Miramont, fut chargé de rédiger pour le premier numéro un manifeste qui prônait la « révolution primitiviste » en affirmant que la pire calamité de l’histoire de l’humanité avait été la découverte du feu, qui, en passant par la poudre à canon, allait conduire à la bombe atomique. Il n’y eut cependant pas de second numéro. Brassens acheta cette année-là – grâce à l’inépuisable générosité de Jeanne – une guitare et une méthode chez un bouquiniste des quais de la Seine, et l’on n’entendit plus parler du Parti.
La résurgence a eu lieu le 20 décembre 2007 au cours d’une longue discussion sur le blogadupdup : « Sinon (tant qu’on y est), réveiller le Parti Préhistorique (initié dans sa jeunesse par Brassens et ses potes), ça intéresse quelqu’un ? ». L’objectif, formulé ensuite, est alors, dans un premier temps, de « critiquer la modernité non pas en rajoutant une couche de « vertu rationnelle et progressiste » supplémentaire, mais au contraire en grattant la fine couche de « vernis des Lumières » pour raviver notre fond archaïque (établi sur des millions d’années d’évolution). Valoriser donc en vrac (la liste serait à définir de façon plus précise et réfléchie) : le langage poétique, la pensée symbolique, le polythéisme, un rapport plus brut et direct à la terre et aux éléments, la pratique artistique (et magique ?), la réappropriation des gestes ancestraux (semer, pétrir, chasser, etc…), etc… ».
Le 8 février 2008, enfin, six personnes se sont réunies autour d’un repas préhistorique pour envisager la création commune de ce blog collectif permettant d’affiner le projet. Car le problème – ou l’intérêt – de ce Parti Préhistorique, c’est que personne ne sait encore bien ce qu’il prône ou recouvre. Pas de mot d’ordre, de dogme ou de « manifeste » (du moins pour l’instant, sait-on jamais). Que chacun vienne donc ici librement et participe aux éventuels débats avec sa singularité, ses idées, ses envies et son envie de les partager. On verra bien ce qui en découlera.
Une seule règle à respecter toutefois : autant que possible, garder le sourire (même en discutant « sérieusement ») !


Le tout premier Blog Préhistorique

Après les ossements, les statues, les fossiles, l’art rupestre etc, on a enfin découvert le premier blog préhistorique. Une datation au carbone est en cours…