"Aux explorateurs de l’inconnu qui aiment apprendre en faisant un pas en arrière sur le chemin des ancêtres." Pascale Arguedas

Caritey

Back to the trees (2) !

On a déjà, sous ce titre, évoqué la mode grandissante des cabanes dans les arbres.

Evoquons ici la simple « grimpe », si joliment décrite par Rémi Caritey dans Les vertiges de la forêt, Petite déclaration d’amour aux mousses, aux fougères et aux arbres (Transboréal, 2011) :

« […] Pour évoluer dans un arbre, sortir la tête du feuillage ou passer d’une branche maîtresse à l’autre, il faut produire une gestuelle à nulle autre pareille, une manière de saisir une prise ou de caler le pied spécifique à l’architecture végétale. J’ignore si un alpiniste se sent chez lui sur une paroi rocheuse, mais ici, dans ce royaume sylvestre, je trouve immédiatement ma place. Peut-être la gymnastique particulière de l’escalade d’un arbre éveille-t-elle une mémoire ancienne, une sorte de circuit neuronal fossile, qui confirmerait nos origines arboricoles ? En escaladant un arbre, en me frottant à la rudesse de l’écorce, en me griffant, en me hissant « à l’ours » jusqu’à une fourche où je pourrai me rétablir et poursuivre l’ascension, je me dépouille d’un vernis d’urbanité, et il ne me reste plus qu’à faire pleinement le singe. Je manifeste ainsi la persistance de ce lien ténu qui surgit de la nuit des temps et relie l’hypercivilisé à l’homme originel. […] »