Modernité sucrée
La consommation annuelle de sucre en France est aujourd’hui de trente-sept kilos par personne, soit un peu plus de vingt morceaux par jour. Elle était de dix-neuf kilos en 1920 et de deux kilos seulement au milieu du XIXe siècle *.
Cette augmentation soudaine de sucre dans l’alimentation n’est pas sans conséquences. Diabète, obésite et caries dentaires, bien sûr, mais aussi — c’est moins connu — hypertension, calvitie masculine, avancement des premières règles, accroissement de la stature, acné, myopie et cancers des cellules épithéliales (sein, prostate, colon) *. Tout autant de tares et maladies dont ne souffraient vraisemblablement pas nos pas-si-lointains ancêtres qui n’avaient à disposition que le sucre saisonnier et limité des fruits et du miel.
Quant aux effets de cet excès — moderne — de sucre sur l’esprit, aucune étude ne prouve de lien avec le développement de la mièvrerie et de la bien-pensance, mais rien n’empêche de faire des hypothèses…
(*source : Cro-Magnon toi-même !, Petit guide darwinien de la vie quotidienne, de Michel Raymond, Seuil, 2008)