"Aux explorateurs de l’inconnu qui aiment apprendre en faisant un pas en arrière sur le chemin des ancêtres." Pascale Arguedas

rituel

Chronique de Craô (8) : Le changement d’heure

Depuis le plus profond des âges, les humains semblent avoir célébré les changement de saison (voir notamment les articles consacrés ici à Samain, Imbolc, Beltaine, Noël, etc.).

On pensait nos temps modernes enfin débarassés de ces superstitions archaïques — comme si la saison avait besoin de notre appui pour survenir ! —, mais le changement d’heure est venu vite combler l’insupportable manque.

Ne nous y trompons pas : l’alibi prosaïque (économiser l’énergie) n’est qu’un mince et transparent vernis. Le changement d’heure est en effet, avant tout, dans sa réalité profonde, un rituel postmoderne de changement de saison.

On y retrouve en effet tous les éléments nécessaires :

– la dimension collective : c’est un des rares événements concernant, sans la moindre exception, tous les membres de la collectivité (qu’ils soient porteurs de Swatch, de Rolex ou n’aient rien au poignet)

– La dimension symbolique : il s’applique à ce qui est peut-être actuellement notre valeur suprême (ce temps que l’on mesure, allonge, gère, rentabilise, libère… bref vénère)

– La dimension sacrificielle : le passage est en effet dur pour tout le monde (même les vaches paraît-il ont du mal à se faire à la nouvelle heure de traite)

Il joue enfin — et j’aime à dire surtout — sur cette fameuse “règle symbolique” du don/contredon, en nous disant implicitement :

Donne-moi une heure de ton précieux temps, et je te fais venir le Printemps !


Donne-moi ta main…

On avait abordé le vaste sujet, en avril dernier, grâce à l’article intitulé Le mariage, un engagement préhistorique.

Et si on reprenait la discussion ?

On est en effet loin d’avoir fait le tour du sujet. De nouveaux éléments peuvent assurément être mis sur la table. Et de nouveaux intervenants se joindre aux discussions autour.

Il y en a même, à ce que j’ai cru comprendre, au coeur de la tribu, qui entre temps ont concrètement expérimenté la chose.

Sûr que leur témoignage enrichira l’échange.


Joyeux Noël (joli bordel) !

La fête de Noël, quand on se penche un peu sur ses origines, paraît un peu complexe ; un beau mélange — postmoderne — d’antiques traditions plus ou moins remises au goût du jour :

La commémoration de la naissance de l’enfant Jésus, par exemple, date du IVe siècle. Le pape Jules 1er christianisa alors d’antiques fêtes païennes (les Perses et les Romains sacrifiaient en effet à cette date un jeune taureau, les Egyptiens fêtaient le soleil renaissant, etc.) et fixa donc à cette période de l’année hautement symbolique la date hypothétique du Sauveur chrétien.

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