L’orage
Au niveau scientifique, on commence à savoir à peu près ce que c’est, mais au niveau symbolique, poétique, analogique, etc… bref pour un « préhisto » (ou du moins le « pré-moderne » en nous), un orage, qu’est-ce que c’est ?
Au niveau scientifique, on commence à savoir à peu près ce que c’est, mais au niveau symbolique, poétique, analogique, etc… bref pour un « préhisto » (ou du moins le « pré-moderne » en nous), un orage, qu’est-ce que c’est ?
Cette entrée a été publiée le juin 10, 2008 par ourko. Classé dans poétique et a été tagué Add new tag.
Hé Ho, Vincent ! Tu te crois chez mémé ??? On a dit que la règle c’est pas plus d’un article par jour !!!!!
juin 10, 2008 à 16 h 41 min
Il y peu de choses qui me plaisent autant que d’être debout sous un orage. Peut-être valser ou tangotter sous un orage ? Ou encore…. heu… bon.
Quand ça tonne, que ça claque, que ça gifle, que ça vente, que c’est sauvage, que ça me décoiffe, m’inonde, me déséquilibre, me pousse, m’enveloppe… à chaque fois, ça me donne envie de rire très très fort !!! J’adore ça !!
juin 10, 2008 à 16 h 44 min
Merci de ton témoignage, Amélie, car il me semble assez symptomatique de ce que je cherche souvent à pointer : que l’idée qu’on se fait de nos ancêtres est bien souvent faussée par notre idéologie « moderne ».
On imagine en effet presque toujours le « préhisto » terrorisé par l’orage, effrayé et forcément démuni sans la seule bonne et vraie connaissance scientifique des choses et du monde que nous avons si laborieusement conçue (et dont nous sommes — à bon droit souvent — si fiers).
Pourquoi ne pas imaginer, pourtant, que cette communion avec la puissance naturelle, ce goût de la démesure, cette « envie de rire et de danser » que décrit bien Amélie (et qui ne me semble pas particulièrement « intellectuelle ») était également partagée par nos arrière-arrière-arrière…arrière-grands-parents ?
juin 10, 2008 à 17 h 05 min
première règle du PP : ne pas avoir de règle ;
seconde règle du PP : respecter la première règle ;
…
😛
un éclair comme le pet de Dieu ?
juin 10, 2008 à 17 h 06 min
Le tonnerre, tu veux dire, Yatsé ?
L’éclair, pour moi, c’est banal à dire mais c’est avant tout l’image de la fulgurance. Rien n’est en effet plus rapide… et brillant (sauf peut-être un vol de « Martinet-mon totem », mais je ne suis peut-être pas objectif).
Qu’est-ce qu’on paraît terne et lent, en comparaison !
juin 10, 2008 à 17 h 13 min
Ecrit par Raymond Queneau :
L’ORAGE
Tout à coup l’orage accourt
avec ses grosses bottes mauves
il piétine les bégonias les blés les prés
il marche sur les chênes
il emplit les rus de son urine
il crache de la boue
il broie l’air entre ses bras
et puis il s’en va
content de lui
(Battre la campagne, Gallimard, 1968)
juin 10, 2008 à 18 h 07 min
Ecrit par Eugène Guillevic :
L’ORAGE
L’orage
Sait ce qu’il est.
Il se flatte
De ne pouvoir ête aimé
Que par lui.
Tourner sur lui-même,
C’est vivre sa passion,
Détruire quelque chose hors de lui,
Sa routinière diversion.
*
Il déplore
Cette immense dispersion
Qui l’empêche de se mirer
Dans un lieu qui le vise.
Il veut dominer
Cet espace qui le nargue
Et s’en emparer pour s’en parer.
Ce n’est pas
Qu’il se fasse violent —
Etre destructeur,
C’est sa nature.
*
Il se demande
S’il est le seul
A porter cette rage,
Ce besoin d’être
Le plus intrataible,
Le plus foisonnant,
Le plus fracassant.
*
Rouler sur soi,
C’est jouir de soi —
Et se faire voir,
Se faire entendre.
Existe-t-il au monde
Quelque tyran,
Fulgurant et déchirant
Comme lui, autant que lui ?
*
Mettez-vous sous l’arbre,
Conseille-t-il aux hommes,
Vous me servirez
De paratonerre.
Il est fier du tour
Qu’il va leur jouer :
On ne badine pas
Avec la foudre.
*
Tant de choses
A quoi s’offrir.
Comment
Va-t-il choisir ?
Comment va-t-il se présenter :
Eclairs, trombes d’eau ou grêlons ?
(Relier, Gallimard, 2007)
juin 10, 2008 à 18 h 16 min
C’est étrange, on dirait que les oiseaux n’entendent pas le tonnerre, ne perçoivent pas l’orage qui s’approche : ils continuent à voleter comme si de rien n’était.
Ca me fait penser à Victor de l’Aveyron, vous savez cet « enfant sauvage » décrit par Lucien Malson (et mis en images par François Truffaut), qui ne réagissait pas le moins du monde quand on tirait un coup de fusil dans la pièce où était, même tout prêt de son oreille, alors qu’il bondisait littéralement lorsqu’on cassait ne serait-ce qu’une noix, même à l’autre bout de la pièce.
Si ca se trouve, donc, les « préhistos », l’orage ils ne le percevaient même pas !!!
juin 10, 2008 à 18 h 21 min
Ecrit par Sylvain Tesson :
L’orage, pétard mouillé.
*
Eclair : l’orage a une idée.
(Aphorismes sous la lune et autres pensées sauvages, Equateurs parallèles, 2008)
juin 10, 2008 à 21 h 23 min
« Terne et lent en comparaison » ?
Parle (encore une fois) pour toi, Vincent.
Dans mon cas, par exemple, le plus gros orage me donne plutôt l’impression de n’être qu’une pâle copie de toute l’énergie qui bout en moi.
Désolé.
juin 10, 2008 à 21 h 37 min
J’imagine bien qu’ils aient été tenté de rejoindre l’endroit touché par l’éclair (et comme « désigné » par le ciel). Peut-être, en plus, ont-ils trouvé là cette chose incroyable qu’est le feu.
juin 11, 2008 à 10 h 48 min
Tu considères que ceux qui imaginent les préhistos comme étant terrifiés par les orages se fourvoient, et qu’ils étaient sans doute naturellement plus exaltés qu’apeurés. Comment expliques-tu donc ces enfants que les orages paniquent littéralement ? Est-ce que tu l’attribuerais à l’éducation qu’on leur donne ? Sinon, à quoi ? (On a admis à un moment de ce blog, que l’enfance de l’homme pouvait être une sorte de parallèle à l’enfance de l’humanité.)
juin 11, 2008 à 19 h 51 min
Je dis juste que les imaginer forcément apeurés est une réponse toute faite caractéristique d’une représentation idéologique du réel.
Question de tempérament, sans doute (ou d’éducation), je préfère les questions aux réponses, le doute aux certitudes.
juin 11, 2008 à 20 h 48 min
Pourtant, si on observe que la majorité des enfants (et des chiens) ont une peur panique des orages, il paraît bien plus « logique » d’en déduire que c’est une peur naturelle et instinctive, et par conséquent, sans doute partagée par nos lointains ancêtres. Ca me paraît bien plus être le résultat d’une observation objective, qu’une réponse toute faite.
Est-ce que la caractéristique d’une idéologie postmoderne serait de considérer a priori toutes les conceptions modernes comme infondées ??? hmmm ??? 😉
juin 12, 2008 à 9 h 31 min
… et j’ajoute qu’à part ma fillotte, personne ne se joint généralement à moi pour danser sous la pluie et le tonnerre…
juin 12, 2008 à 10 h 07 min
On pourrait – techniquement – programmer un orage, non ?
(J’ai bien vu quelqu’un fabriquer des arc en ciels)
juin 12, 2008 à 10 h 55 min
En même temps, c’est nul ce que je dis. Ce qui est excitant, dans l’orage, c’est sa soudaineté… si on le programmait, ça perdrait de sa magie…
juin 12, 2008 à 10 h 58 min
http://tf1.lci.fr/infos/france/faits-divers/0,,3875659,00-enfant-foudroye-pronostic-toujours-reserve-.html
juin 12, 2008 à 15 h 48 min
D’où te vient ton envie de danser sous l’orage, à ton avis, Amélie, plutôt de ton fond archaïque ou de ton vernis moderne ? Plutôt de la moëlle épinière ou du néo-cortex ?
juin 12, 2008 à 16 h 42 min
Ce serait intéressant de recenser les modalités d’intervention des orages dans les diverses mythologies (à travers le mode et les époques) ne serait-ce que pour voir comment ils sont perçus (bénéfiques ou destructeurs) ?
juin 12, 2008 à 16 h 47 min
Sûrement de mon éducation britannique, en fait !
juin 12, 2008 à 17 h 23 min
Ce dont je suis sûre, c’est qu’il s’agit d’une envie sauvage de participer moi aussi à la fête parce que j’en fait partie !
juin 12, 2008 à 17 h 34 min
Voilà peut-être la clé : la nature profonde de chacun. Ma nature à moi est peut-être de la même nature que celle de l’orage. On se reconnaît. D’autres, avec des natures différentes, seront plutôt effrayés par ces manifestations d’énergie débordante ? (juste une hypothèse)
juin 12, 2008 à 17 h 38 min
Moi aussi , parfois ça me prend : je tourne à toute vitesse sur moi-même, ça jette des éclairs, y a un bruit de tonnerre, après je me retrouve en juste-au-corps qui flashe avec des étoiles et du doré partout, et j’entends des voix qui chantent mon nom en choeur…
juin 12, 2008 à 18 h 24 min
Attend, Wonder Woman, t’as pas à te plaindre ! Toi tu tournes, tu jette les éclairs, et tu sors comme une poupée barbie (un peu kitsch, mais mignonne quand même). Nous on est obligés de se prendre la foudre jetée par le vaisseau mère qui sillonne l’espace. Méga déchaînement des éléments, foudroyage violent, et tout ça pour quoi ???? Pour ressembler à ça ! :
juin 12, 2008 à 18 h 32 min
Voilà, ça doit être ça : il y a — il y a eu, et il y aura sans doute toujours — ceux qui se réjouissent devant des forces qui les dépassent (comme Ourko au commentaire 10) et ceux qui en ont plutôt peur (comme Blaise Pascal que « les espaces infinis effraient »)
J’aime à croire que vouloir imiter la foudre et le tonnerre, en capter et dompter l’esprit et la puissance, est une pulsion ancestrale.
juin 12, 2008 à 21 h 28 min
Ecrit par Paul Valéry :
Par grand vent d’Ouest avec rafales — l’être se sent — se ressent en triste et comme intense isolement.
Sentiment d’appartenir à ce que ce vent pourrait emporter.
On voudrait se serrer contre sa/une mère intérieure.
Celle-ci est ce féminin de l’être, ce tendre et ce tiède idéaux, cette paix dans les larmes, cet adieu, cette détente, cette nuit sacrée, ce don du refuge que nous prêtons à ce que nous aimons le plus profondément, à la femme d’entre les femmes.
Celle aussi qui ne comprend pas.
Les animaux aussi se serrent dans l’abri en entendant la tempête.
***
Furieuse tempête. (…) Tout à coup, le vent vient. Les moutons se font. Bientôt cette mer subite est par certaines régions comme une plaine de neige.
Vers 18h. un maximum. Je vais avec F. sur les falaises. Tout le spectacle.
(…) J’observe que devant les chaos ou les arrangements qui font sensation (toutes choses ayant l’air organisé et progressant par effets comme au théâtre), le nombre des idées communes probables est petit — et les idées produites évidentes.
De quoi, je ferais volontiers une application aux réactions mentales qui se produisent devant « l’univers » — la mort, — les « grands événements » de politique — ou de la vie. J’avais mis dans Teste que « le sublime les simplifie » (je crois).
C’est toute une critique de la métaphysique et peut-être de la poésie à grande volée. Devant cette tempête — doivent inévitablement se produire quelques réponses certaines : « A quoi bon ? » — L’homme n’est rien — (et sa réponse : la Pensée !) — C’est une colère — (Neptune et Jéhovah) — que d’eau ! — comment rendre ? (Claude, Wagner, Shakespeare, au choix !) — Etc.
Ces réponses fatales communes, (qui ne se produisent pas chez les hommes qui sont intéressés par profession à l’état du temps, pêcheurs, cultivateurs — lesquels y voient ce qui les concerne dans leur métier — avaries, dégâts, fatigues et les parades –) permettent de reconstituer les questions : Cur, quomodo, Combien durera ? — A quoi bon ? A quelle fin ? Etc. Combien de chevaux vapeur ?
Ces questions fondamentales opposent au choc des éléments et à l’excitation de la sensibilité générale par les effets des sensibilités spéciales (vue, ouïe, forces de résistance à la pousée du vent) — tout ce que l’homme peut tirer de son reste — de ses réserves générales. Il tend ainsi à donner un sens à ce qu’il perçoit — c’est-à-dire à le faire acte de quelqu’un pour quelque chose, plus ou moins explicable par lui-même — et événement qui joue un rôle dans sa propre histoire.
Si la tempête nous apprend quelque chose, c’est surtout, de nous-mêmes.
De même le « ciel étoilé ».
L’homme naïf — il ne peut pas ne pas faire de commentaires.
Poser des questions — tirer des « leçons » — Rapporter à son humanité telles régions ou tels moments de sa sensibilité — Ne pas consentir à ne pas utiliser, ou à ne pas donner un sens, à ne pas créer du papier monnaie — des idoles — Croyance incincible à des dessous.
Mais à 100 m sous la surface, toute cette tempête est ignorée — aussi bien qu’au centre du galet qu’elle roule ou de la molécule qui la compose dans tel litre d’écume.
(Cahiers, Gallimard, 1971)
juin 12, 2008 à 21 h 54 min
Ce n’est pas par plaisir de te contredire, mais j’aurais plutôt tendance à croire pour ma part, que la sagesse ancestrale nous pousserait à accompagner le mouvement et à se laisser emporter par ce qui nous dépasse, plutôt que de vouloir le dompter… pour le coup, ce désir de « dompter » dont tu parles me paraît bien plus moderne…
juin 13, 2008 à 9 h 20 min
A en croire nos super héros bloggeurs, l’orage serait, pour les esprits modernes, un événement surnaturel, alors que pour nos ancêtres lointains, il était probablement parfaitement naturel (au moins au même titre que le vent, la pluie etc).
juin 13, 2008 à 9 h 22 min
Finalement, pour apprécier la sauvagerie de l’orage, il faut peut-être des qualités d’abandon total, d’investissement total de sa personne, de lâcher-prise avec tout le reste, qui résonnent pour beaucoup d’entre nous comme un danger ? On sent très bien dans l’orage la menace d’être « emporté »; peut être que la crainte du danger annihile le plaisir qu’on peut ressentir à être au centre du déchaînement des éléments ?
(cf Dorothy emportée par la Tornade dans le Magicien d’Oz)
juin 13, 2008 à 9 h 28 min
Moi, ca fait depuis que j’ai mis la main dans la prise que j’ai des super pouvoirs …
Ca fait 6 mois, et ca va !
juin 13, 2008 à 13 h 29 min
Pika, pika Ourko ?
juin 13, 2008 à 14 h 43 min
Ecrit par Anna de Noailles :
L’EBLOUISSANT ORAGE
Ah ! je ne savais pas ce qe c’était ! C’était
La lente oppression qui précède l’orage,
J’appuyais mes deux mains sur mon coeur ; j’écoutais
Frémir en moi la peur, la soif, la triste rage,
Je me levais, j’allais, les doigts en éventail,
Un sang rapide et chaud étourdissait ma tête ;
Et voici que j’entends sur le toit, le vitrail,
Bondir le vent divin et la fraîche tempête !
Le feuillage se tord, un arbre prend son vol,
La rose lutte et meurt, la feuille est rebroussée,
Le tonnerre éloigné roule un bruit sourd et mol,
C’est partout une odeur de foudre et de rosée.
Les oiseaux effrayés veulent se réunir,
Déjà des gouttes d’eau mouillent leurs tièdes ailes,
De chaque coin du ciel on voit l’ombre accourir,
Les arbres sont jetés l’un sur l’autre, et se mêlent.
Tout semble dévasté par l’ouragan brutal ;
C’est fini, l’ordre clair et chaud de la journée.
Ah ! qu’importe, je sais pourquoi j’avais si mal
Pourquoi mon âme était si chaude, si fânée,
Je sais pourquoi j’étais comme une enfant qui meurt,
Pourquoi j’étais comme une ardente fiancée,
Comme une rose avec trop d’âme et trop d’odeur ;
Maintenant cette angoisse infinie est passée.
C’était vous, bel orage, et non le dur amour
Qui cette fois serrait mes veines dans ma gorge,
Ce qui brûlait mon coeur si fragile et si lourd
C’était vos bleus enfers et c’était votre forge.
Et voici maintenant, orage délié,
Que votre eau lumineuse, éparse et vive coule,
Passez autour de moi ces chaînes ces colliers,
Ce liquide métal qui scintille et qui roule !
Frappez-moi, flots d’argent, ruisseaux venus du ciel !
Frappez l’acacia, le sapin, la nuée ;
Traversez l’univers, étendez votre miel,
Posez votre moelleuse et traînante buée.
Grains d’argent, grains luisants, semailles de fraîcheur,
Enveloppez le monde, ô mes sources obliques !
Pénétrez chaque point de terre, et chaque fleur,
Répandez votre immense et tintante musique ;
L’aubépine s’égoutte, un pin est dépité,
Le buis charmant et dru comme un toit vert ruiselle,
Voici tout en lambeaux la robe de l’été,
Orage ! que ta grâce est puissante et cruelle.
Mais moi qui t’espérais en craignant de mourir,
Je ne me plaindrai pas de ce luisant désastre,
Que le baiser soit long après un tel désir,
Fais bondir sur mon coeur tous tes liquides astres !
Beauté des gouttes d’eau qui ravissent les yeux,
Etoiles de la pluie, ô petites abeilles !
Pépins d’argent, avec un goût délicieux,
Raisins d’azur glissant sur de mouvantes treilles,
Eau plus belle que l’air et que le firmament,
Clair de lune liquide, éparse chevelure,
Symbole du divin et doux apaisement,
Guérison de la soif et de toute brûlure,
C’est vous que je préfère, et vous que je choisis
Parmi tous les joyaux de l’univers qui chante.
Orage ! crépitez sur mon coeur cramoisi :
Tu vois comme l’éclat de ta force m’enchante,
Je te bois sur mes doigts, et d’un râle fiévreux
Je te reçois en moi, dans mon coeur qui défaille,
Comme on boit un sorbet fondu, sucré, mielleux,
Au travers d’une douce et lumineuse paille…
(Vie, joie, lumière)
juillet 19, 2008 à 9 h 28 min
Dis donc, Amélie, ça ne serait pas une copine à toi la comtesse de Noailles ?
juillet 19, 2008 à 9 h 29 min